voici une autre nouvelle complètement taré. c'était poru un autre concours à la con. le thème : Tohu-Bohu.
ahah.
je me suis amusé a écrire ça quand même. C'était en 2007.
bonne lecture :
Confusions et illusions à profusion
Une maison, une famille, une mère et trois frères. Pour éviter que le plus jeune ne pense à leur père disparu depuis quelques jours, le plus grand organise une petite soirée.
- Bon allez on y va !
- On y va où ?
- Ben là.
- Où là ? Ici ?
- Assieds-toi.
- Assiette ? Il a dit assiette d’oie? Ça me donne faim.
- Non il t’a demandé de t’asseoir.
- Ha ? Bon ben je m’assois alors.
- Commençons.
- Commençons quoi ?
- Nan ne t’y mets pas toi non plus !
- Quoi j’ai rien fait moi ?
- Nan c’est lui là, il se met à ne pas comprendre comme toi.
- Oui c’est ce que je dis : j’ai rien fait moi, ça veut aussi dire, qu’est-ce que j’ai fait moi, qui fait que tu dises qu’il fasse comme moi à pas comprendre.
- Heu… oui, c’est ça.
- C’est ça quoi ?
- Ben ce qu’il a dit, c’est ça, c’est ce que j’ai dit aussi.
- Ha bon ?
- Bref passons, commençons notre soirée… avez-vous bien tous vos affaires ?
- Quelles affaires ?
- Ben… couvertures, torches, repas, et votre tête.
- Ma tête ?
- Oui ta tête, avec tes idées.
- Je ne comprends rien…
- Forcement, vu comment c’est organisé….
- Tant pis… puisqu’on est prêt, je commence à raconter une histoire : Il était une fois, trois personnages…
- Vachement originale ton introduction… aïe !
- Je reprends : trois personnages, disais-je, complètement paumé dans une forêt. Le premier était grand et intelligent, le second gros et lourdaud, le dernier petit et malpoli.
- Et j’aime bien tes rimes !
- Mais tu vas la fermer oui ?! Mais quel impoli ce petit !
- Bon, tu reprends ?
- Nos trois personnages perdus et aux vêtements décousus, s’allongèrent par terre.
- C’est quoi des cousus ?
- Décousus ! Comme coudre une chaussette !
- Des cousus ? Koudrunecho 7 ?
- Bon, t’as qu’à suivre un peu… je continue… Le premier personnage, que l’on va nommer K, eut la brillante idée de raconter une histoire à ses amis Da, le gros, et Bra, l’impoli. Voici ce qu’il leur raconta : un soir à la pleine lune, Bradeux se promena sous les étoiles étoilées, et rencontra Datrois. Ce Datrois expliqua à Bradeux qu’il venait d’une lointaine contrée appelé Kakao, dont le Seigneur K régnait en maître, et qu’il avait pour mission de rencontrer un certain Katrois, qui n’était autre que le frère de K premier du nom. Il fut heureux d’apprendre que Bradeux avait rencontré lors d’une fête pas loin et il n’y a pas si longtemps, un cousin éloigné, nommé Brakatre, qui a des relations avec un certain Dadeux, qui se trouve être le frère jumeau caché de Datrois, et ce Dadeux se trouve être un conteur et dans ses histoires il explique où trouver Katrois.
- Heu il y a trop de personnage là…
- N’importe quoi, ils ne sont que trois.
- J’en ai compté huit.
- Moi j’ai rien compris, mais j’en ai compté que sept…
- Mais suivez un peu, je raconte l’histoire de trois personnages qui se racontent une histoire !
- Oui mais l’un de tes personnages raconte lui-même une histoire où il y a plein de personnages.
- Mais on s’en fout, le principal c’est qu’au départ ils sont trois, les personnages de l’histoire ne sont pas intéressants.
- Alors les personnages de ton histoire ne sont pas intéressants ?
- Ben non, je viens de dire que non.
- Ben oui, c’est ce que je comprends, donc on n’a pas d’histoire…
- Ben si, on a la nôtre.
- Laquelle ?
- Celle-là là, on est dedans, c’est la nôtre…
- Une autre ? Quelle autre ?
- Bon, toi l’idiot, reste dans ton coin, tu ne vois pas que j’essaye de faire comprendre au lourdaud ce que je dis ?
- Mais heu…
- Donc je disais… je suis en train de raconter l’histoire de quelqu’un en train de raconter une histoire à ses copains, et dans cette histoire, le héros rencontre quelqu’un qui cherche quelqu’un d’autre, et apprend que quelqu’un d’autre encore raconte des histoires dans lesquelles préfigurent le nom du personnage que l’autre cherche pour le cinquième nommé, pour qu’ainsi le premier nommé puisse poursuivre l’histoire de lui-même, raconté par moi.
- Donc, tu dois raconter la troisième histoire en premier ?
- Ben… non… d’abord c’est la première histoire que je raconte, et puis ensuite, si je raconte la troisième histoire en premier, elle n’est plus la troisième, ni la seconde d’ailleurs, mais la première, correct ?
- Non, c’est incorrect… la troisième histoire se situe dans la seconde… si elle passe première, la seconde passe donc avant la première qui était à la base la troisième… donc elle passe zéro-ieme histoire.
- Ça aussi c’est incorrect… tu n’as jamais une zéro-ieme histoire…
- Ben si, on l’a ici justement…
- Ben non… écoute, si la troisième histoire est devenue la première, la seconde n’a qu’à passer troisième.
- Mais dans ce cas, la première, tu la mets où ?
- Ben en seconde…
- Mais c’est pareil… si la première qui est la troisième, est racontée avant la troisième, qui est la première, ben on ne comprend plus le pourquoi du commencement.
- Ben… tout ça c’est expliqué dans la seconde histoire…
- Moi je ne comprends toujours rien, je croyais qu’il n’y avait qu’une seule histoire ?
- Ben oui, on parle de celle-là.
- Alors pourquoi est-ce qu’il y a une troisième histoire ? Et puis d’abord il n’y a pas de seconde histoire s’il y a une troisième, car quand on dit « second » ça veut dire qu’il n’y a pas de troisième.
- Alors il n’y a pas de second… on n’a qu’à mettre la seconde histoire qui est la troisième, en quatrième position…
- Je ne comprends plus rien à cette histoire d’histoire…
- Bon d’accord, j’abandonne… au suivant…
- Bon, ben je me lance…
- Nan ! Et moi ?
- Toi le petit, c’est en dernier, laisse faire notre gros lourdaud.
- Donc, je commence : moi je vais raconter l’histoire d’un bonhomme… donc, c’est un bonhomme, hein, qui heu, n’a pas rangé sa chambre ce matin, et heu, ben il va à l’école sans l’avoir rangée, sa chambre hein, et heu, ben voilà donc il va à l’école, qui n’est pas rangée non plus, avec son sac sur le dos, pas rangé non plus, le sac, pas le dos, et il arrive à la maison, qui n’est pas rangée. Et donc là il monte les escaliers qui vont à son école, pour entrer dans sa classe, pas rangée, pour s’asseoir sur son lit. Oui, il a un lit à son école, parce que l’école habite à deux pas de chez lui. Et donc comme ça, il n’a pas besoin de ranger son sac, puisqu’il sera défait en deux minutes chez lui à l’école, car faut toujours déranger son sac après être parti de l’école, pour faire ses devoirs, et pour ne pas se faire disputer à la maison de l’école.
- Mais on ne comprend rien quand tu parles !!
- Moi j’ai tout compris !
- Forcement, un esprit faible comprend un langage pas très développé…
- A moi à moi !!
- Bon… vas-y raconte-la ton histoire si ça t’amuse…
- Alors moi, mon histoire elle n’est pas très longue, ni compliquée… c’est l’histoire à moi qui me réveille un jour la nuit, réveillé par un réveil éveillé de sa sonnerie résonnante comme une sonnette de trottinette. Je me lève donc avec le lever de mes jambes relevé par ma pensée puis je marche lentement d’une marche lente et silencieuse dans le noir calme et obscur mais aussi silencieuse et douce comme la douceur d’un câlin câlinant comme on fait un câlin à un chat ronronnant qui ronronne d’un ronronnement ronronné. Fffff, ffff, je reprends mon souffle… (Inspiration) bon je continue ! Je parlais d’un chat ! Un beau chat chatoyant côtoyant les mamans et les éléphants qui élèvent des élévateurs d’éleveur élevé a relevé le niveau des beaux châteaux pas très beaux mais remplis de gâteaux qui se font manger par des bouches bouchées venus du bouchon du boucher qui bûche sur une nouvelle bûche trop bonne. Ffff, ffff. Et là tout s’enchaîne ! La bûche n’est en fait pas bonne alors la bonne pas très bonne non plus sonne l’alarme alarmant les alarmés désarmés ensablés par le blé des billets mais sont sauvés par le chat qui miaule d’un miaulement très bien miaulé pour rappeler la bonne qui donne du gâteau dans un château de sable, car ils sont ensablés, payés par le blé fourni par les billets câlinés par le chat noir et silencieux qui les as volés la nuit avant de se réveiller. (Soupir de soulagement d’avoir terminé)
- Heu… je suis… ébahi…
- Eh bah ‘I’ quoi ?
- Ben ébahi comme ébahir.
- Ha ! D’accord !
Un temps d’attente plus tard…
- Je n’ai pas compris ébahir…
- Moi je n’ai pas compris ton histoire.
- Et moi je n’ai pas compris comment tu pouvais voguer sur autant de mots que tu ne comprends certainement pas, car c’est certain, le niveau employé, et l’emploi de mots déployé à tout va, fait que ton récit récité d’une traite… enfin voilà, c’est ennuyeux, On ne se rappelle déjà plus de l’histoire…
- En tout cas, ça ne veut vraiment rien dire ton histoire. Je ne suis pas sûr que ça plaise à tout le monde.
- Je m’en fous, je veux dormir.
- Mais non tu n’as pas envie de dormir, ce n’est qu’une illusion.
- Ah bon ? Pourtant je me sens fatigué.
- Et si cette illusion se révélait être vraie ?
- Hein ?
- Ben, c’est peut-être une illusion, donc c’est faux, mais si c’est vrai, l’illusion devient désillusion non ? Ce qui fait que au lieu que ce soit une illusion, c’est vrai, il est fatigué, et donc le fait de vouloir dormir n’est plus une illusion non plus, puisque la fatigue provient de l’envie de dormir… à moins que ce ne soit l’envie de dormir (que l’on appelle la dormance non ?), qui entraîne la fatigue, ou des deux à la fois ; Tout ça pour dire donc, qu’il n’est plus illusionné d’une illusion qui se fait désillusionnés par mes hypothèses qui se révéleront corrects s’il s’endort.
- Et si l’illusion était de croire qu’il ne dit pas vrai, donc faux, qu’il est en pleine illusion, alors on serait nous même en pleine illusion !
- Faux, puisque avec mes hypothèses je dis justement que je désillusionne l’illusion.
- Sauf, mon ami, que tu n’as pas prévu la possibilité que l’illusion pouvait aussi être le fait de croire qu’il s’agisse d’une illusion de penser que ce qu’il disait était une illusion. Alors dans ce cas, pour trouver la vérité il suffit de remonter nos pensées en sens inverse : si l’illusion c’est de croire qu’il s’agisse d’une illusion, alors le contraire c’est que nous croyons qu’il ne s’agisse pas d’une illusion de penser que ce qu’il disait était une illusion, et donc le contraire de ça c’est de croire qu’il ne s’agisse pas d’une illusion de penser que ce qu’il disait n’était pas une illusion et que donc il disait vrai.
- Et qu’est-ce qu’il disait ?
- Ben que ce n’était pas une illusion non ?
- Ben non, puisque nous avons pensé que c’était une illusion après qu’il a dit quelque chose…
- Bon, on ne va pas passer la nuit sur une illusion, on va passer à la suite.
- Une suite ? Quelle suite ?
- Ben la suite de ce qu’on dit.
- Tu ne crois pas qu’on en a eu assez ?
- Tu crois qu’on n’en a pas eu assez ?
- Non, je ne crois pas qu’on en a eu assez.
- Donc tu crois qu’on n’en a pas eu assez.
- Oui voilà.
- Donc je continue…
- Hein ?
- Hé petit, j’ai besoin de toi pour la sui … mais il dort cet idiot !
- Ben oui, ce n’était pas une illusion.
- Tais toi avec ton illusion, ça me donne mal à la tête.
- Alors qu’est-ce qu’on fait ?
- Prends cette guitare électrique, je me mets à la batterie. On va le réveiller ce petit !
- D’accord.
***
En quelques minutes, les deux gamins s’installèrent, puis jouèrent un bon morceau de rock, le genre bien bourrin où l’on ne comprend rien. Le plus jeune frère fut bien sûr réveillé, tant mieux, il faisait un cauchemar bizarre. Réveillé mais agité, le petit gamin commença à sauter partout, tout content de la musique que lui offraient ses deux grands frères. Mais hélas, il s’en lassa trop vite… pour retrouver de la joie dans l’écoute de la musique, il s’approcha de l’ampli, qu’il mit presque à fond. La guitare sembla exploser, et les « boum boum » de la batterie s’amplifièrent. Le gamin, pas très malin, resauta partout, et surtout sur le lit. Le temps sembla défiler à vive allure lorsque sans bruit, enfin sûrement qu’il y en avait du bruit, mais couvert par l’autre bruit de la musique, ils ne l’entendirent point ; surgit une femme démoralisée par la disparition de son mari ! Cette femme vint frapper d’une gifle le plus jeune de ses fils. Ce dernier vint s’écrouler sur le lit en lambeau. Puis la mère s’approcha inexorablement du guitariste amateur. Une gifle rapide fut décochée, une marque rougeoyante apparut d’un coup sur la joue droite du frère moyen, qui laissa tomber sa guitare. Et la mère vint donc enfin frapper le batteur, qui laissa tomber ses baguettes après s’être levé d’un bond, un levé dû à la surprise, et aussi à la douleur sur la joue assurément.
La mère pas contente de ce bazar, prit la guitare, la leva au dessus de sa tête, et l’abattit, la guitare, pas la tête, sur la batterie. Les deux objets éclatèrent en divers morceaux à travers la chambre. Enfin, la mère s’en alla, furieuse et en sanglots.
Le calme était revenu dans la chambre dérangée.
- Bon, il ne nous reste qu’une seule solution, puisque quand on veut aider on se fait engueuler, fit le plus grand des frères.
Il se dirigea vers le seul bureau de la chambre, seul endroit encore debout après les conneries du trio. Dessus se trouvait un ordinateur, relié à l’ampli encore en bon état.
- Choix de la musique la plus bourrine… effectué, fit le boss.
Le frère moyen vint mettre à fond l’ampli.
- Ampli mode « contre attaque » chargé.
Et le boss cliqua sur : PLAY !